Ah, ce film. Je l’aime
tellement que je ne sais pas trop par où commencer. Alors déjà il faut savoir
que je l’ai vu pour la première fois il y a quelque chose comme un mois, environ
huit ans après la sortie du film en salles. Ouais. Pourquoi ? Ca j’en sais
trop rien, je dirais juste que je ne m’y suis simplement pas intéressé avant il
y a peu de temps, et que ce film n’était qu’un parmi tant d’autres dans ma liste de must see. Et puis, il y a quelques semaines, je me suis dit " ça y est, c'est enfin le moment de le regarder ".
J’avais de grosses
attentes concernant ce film – beaucoup de mes amis m’avaient dit à quel
point il était super, bien fait, tout ça. Du coup j’ai commencé le film avec un
œil assez critique, attendant au coin de la rue chaque truc qui pourrait me
gêner. Mais il ne m’a pas fallu plus de dix minutes de film pour laisser tomber
cette idée complètement et me laisser submerger par l’histoire.
Fanart par Mauricio Vassami
L’histoire en quelque
mots (vous allez voir que je ne suis pas super douée pour les résumés) –
Evey est une Londonienne discrète guidée par la peur de son passé, et alors qu’elle
se fait un soir attaquer par la police du gouvernement, corrompue jusqu’à la
moelle, elle est sauvée par un homme masqué qui se présente comme étant V.
Elle s’aperçoit rapidement qu’il est en fait un terroriste qui agit cependant
pour le bien du pays, luttant contre le gouvernement répressif du Chancelier
Sutler. Au cas où vous n’auriez
pas le film, je essayer de ne pas donner de spoilers, et terminer en disant que
nous allons voir l’évolution de la relation entre Evey et V. Comment elle
arrivera à surmonter ses peurs, et comment V mènera le peuple anglais à la
révolution.
Si vous avez continué
à lire jusque-là, je vous remercie, déjà, et je tiens aussi à préciser que la
suite de l’article ne sera pas forcément sans spoilers. Donc afin de mieux
pouvoir comprendre l’article et l’apprécier, je vous conseille de regarder le
film avant de continuer. C’est un très très bon film, vous ne le regretterez
pas.
Donc, pour ce que j’en
ai pensé. Tout d’abord, je tiens à dire que je suis contente d’avoir attendu
pour le regarder : à l’époque où il est sorti, je n’aurais probablement
pas capté les trois-quarts des références faites dans ce film.
On peut d’ores et déjà
parler de l’analogie la plus évidente du film, celle entre le gouvernement de
Sutler et le gouvernement nazi (référence aussi à Orwell au travers du
personnage de Sutler). On nous met sur la voie dès le début avec l’émission
que regardent Evey et V. L’hôte de l’émission nous fait un discours sur le fait
que l’Angleterre devrait faire payer les États-Unis pour ce qu’il s’est passé
lors de la Boston Tea Party en 1773. Le religieux poursuit en disant que rien n’arrive
par hasard, que les guerres du passé sont la volonté de dieu, et que les
homosexuels, musulmans et autres ont été tués pendant la guerre car c’était là
la volonté de Dieu, et donc la bonne chose à faire. On est donc déjà plongés
dans un contexte ressemblant énormément à celui de l’époque nazie. Et cela ne
fera que se confirmer pendant le film lorsqu’on verra les armées corrompues,
violentes, la propagande, le parti unique, et la discrimination des homosexuels
(en particulier avec l’histoire de Valérie et de la ‘Grande Purge’). On retrouve
également les thématiques de la censure et propagande dans la Galerie des Ombres (le repaire
de V). En effet, entreposé chez lui, un tas d’œuvres d’art interdites par le
gouvernement (on a la même chose chez Deitrich qui est soit dit en passant un
homosexuel se faisant passer pour un hétérosexuel en invitant Evey chez lui au
début du film).
Ceci est un screen, pas besoin d'être un artiste.
Après, on a aussi le
parallèle avecGuy Fawkes et le personnage de V. Pour le petit moment
historique, Guy Fawkes prévoyait de faire sauter le parlement Anglais le 5
novembre 1605 afin de créer une révolte populaire. Cependant, il fut arrêté
à minuit, le 4 novembre, et pendu en janvier 1606, son plan tombant à
l'eau. V à la fin du film achève donc (grâce à l’aide d’Evey) ce que Fawkes
avait entreprit. Il est important de rappeler que le film se passe dans un
univers rétro-futuriste (c’est-à-dire qui est dans le futur, même si on a l’impression
que l’humanité est revenue dans le passé – j’explique très mal, donc cherchez
la définition, ça sera sûrement mieux) car cela met le doigt sur une notion importante du film : l'humanité n'apprend pas de ses erreurs passées. Pour continuer sur le personnage de V,
il y a également la comparaison avec le personnage principal du Comte de
Monte-Cristo, d’Alexandre Dumas. Dans le film, on nous montre même des extraits
de l’adaptation cinématographique par Rowland V. Lee. Les deux héros sont guidés
par la vengeance, et ont été enfermés injustement, traumatisés par leur expérience. J’appuierais enfin sur la façon de parler de V, très littéraire, pleine de
figures de style (sa présentation à Evey au début du film avec sa grande
allitération en V est remarquable), qui ajoute tellement de beauté aux
dialogues.
Je pourrais encore
faire une longue liste de références, mais je me suis contentée de celles qui m’ont
paru les plus évidentes, les plus importantes. Si vous voulez plus d’infos,
je suis certaine qu’en cherchant un peu sur internet, vous trouverez votre
bonheur. Je conclurais cet article en disant que ce film s’est propulsé dans
mon top 3 le soir même où je l’ai vu. Les références culturelles, littéraires
et historiques sont partout, si on prend le temps d’y faire attention. L’histoire,
les personnages, l’esthétique, rien n’est à jeter. Une bonne centaine de
répliques qui relèvent du génie, et personnellement, je me suis retrouvée un
peu comme Evey à la fin, à tomber un peu amoureuse de cet homme masqué. Je
pensais que je serais frustrée de ne pas voir le visage de V à la fin, mais la
beauté du film réside justement dans le fait qu’on ne le voit pas. Même si V
était un homme, il était surtout une idée, et les idées n’ont pas de visage.
On remercie donc James
McTeigue pour la réalisation du film, ainsi qu’Andy et Lana Wachowski pour le
scénario. On s'incline aussi devant le talent monstrueux des acteurs tels que Hugo Weaving (V), Natalie Portman (Evey), John Hurt (Chancelier Sutler), Stephen Fry & Rea, et n'oublions pas la ravissante Natasha Wightman.
Je n’ai pas encore lu le comic, mais vous pouvez être certains que je
le ferais très bientôt (dès que je peux me le procurer, en fait) et que je
ferais un petit travail dessus. En attendant, j’espère que cet article vous a
plu. C’est mon premier, donc soyez indulgents : dites-moi ce qui était
positif, et ce qui l’était moins, pour que je puisse faire de meilleurs
articles par la suite.
Pour mon prochain
article, je pense me pencher sur un groupe de musique : The Darling Buds.
Pas le vieux groupe, celui composé de Jamie Campbell Bower, Tristan Marmont et
Dan Smith (non, pas celui de Bastille). Bref, restez dans le coin pour ça !
- Unicat
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